Coopération sino-béninoise : Au-delà des accords commerciaux, le partage des savoir-faire  

0
Crédit Photo : Présidence du Bénin Tête-à-tête entre Patrice Talon et Xi Jinping en Chine

Cinquante ans d’amour à eux deux, des années d’aventures partagées dans presque tous les domaines novateurs : les relations bilatérales entre la Chine et le Bénin demeurent au beau fixe. Pays de tous les superlatifs, la Chine dont la qualité des relations commerciales est reconnue à travers le monde reste un acteur majeur dans l’incubation des leaders béninois. Si Pékin a eu la réputation de bousculer les repères occidentaux au Bénin, avec ses projets et ses financements, il est davantage connu du grand public comme un partenaire pouvant permettre aux élites béninoises de sortir du face-à-face, qui tenait du monologue, avec les anciennes puissances coloniales.

Cette nouvelle donne saute aux yeux lorsque Pékin s’engage dans l’éducation et la formation des élites béninoises de demain. S’appropriant la célèbre formule de Jean Racine selon laquelle « un enfant qu’on enseigne est un homme qu’on gagne », l’Empire du milieu perpétue depuis les années 1980 une tradition particulière : celle de partager sa connaissance et ses bons modèles d’éducation avec les jeunes talents Béninois. Outre la réalisation d’infrastructures modernes à laquelle sont associés des ingénieurs locaux, la Chine accueille plusieurs dizaines de Béninois boursiers chaque année pour des séjours d’étude. Un chiffre en augmentation constante avec, à la clé, une expérience unique dans l’une des plus grandes puissances économiques.

Crédit Photo : Présidence du Bénin
Poignée de main entre Patrice Talon et Xi Jinping

L’intérêt chinois d’ordre éducatif se greffe ainsi à la diplomatie offensive de contribuer à rendre les Béninois acteurs de leur développement. Ainsi, de l’ingénierie au commerce international, en passant par l’agriculture, les sciences sociales, le chinois professionnel, la médecine ou encore la communication et la logistique, les formations proposées par les écoles d’ingénieurs, écoles de commerce et universités chinoises ont pu bénéficier à nombre de Béninois.

Dans le cadre de la coopération sud-sud, la Chine n’a cessé de doter le Bénin d’infrastructures socio-éducatives. La construction d’une École d’amitié sino-béninoise à Ewecondji, dans la commune de Grand Popo ou, plus anecdotique, la création de l’Institut Confucius au sein de l’Université d’Abomey Calavi viennent sceller davantage cette relation entre les deux pays. Ces lieux du savoir ont connu depuis leur création un engouement chez les élèves et étudiants Béninois. L’apprentissage du mandarin et la soif de se familiariser avec la culture du Géant qui sommeille sont devenus accessibles aux Béninois. Pour les plus motivés à suivre un cursus long, ils ne chôment pas à l’issue de leur formation. Faut-il le préciser, les étudiants de l’Institut Confucius font partie des traducteurs interprètes les plus recherchés en Afrique par les entreprises chinoises installées sur le continent.

Crédit Photo : Observatoire Français des nouvelles routes de la soie
Image illustrant le partage des savoir-faire

Nul doute que le plus grand investissement de la politique étrangère de Xi Jinping, Président de la République populaire de la Chine, au Bénin part dans le capital humain. Cette approche de la diplomatie chinoise est sans fioritures certes, mais son impact est réel et durable. Pour cause, il n’y a pas plus belle réalisation que celle d’investir dans le capital humain. Outre les formations qu’ils reçoivent en Chine, les Béninois apprennent aussi quelques valeurs typiquement chinoises dont la rigueur au travail, le sens du travail bien fait et la ponctualité. La bourse d’études accordée aux jeunes béninois apparaît, à bien des égards, comme un levier important, un puissant outil de changement en vue du développement du pays de Patrice Talon. C’est pourquoi, les étudiants Béninois deviennent un pont entre la Chine et le Bénin.

Une absence de formation donne des citoyens qui ne peuvent pas être utiles à leur pays. Contribuer à la formation de l’élite béninoise est l’un des investissements les plus importants que la Chine puisse faire au Bénin. Les autorités béninoises en sont conscientes. Les hommes, leurs talents, leurs intelligences individuelles et collectives ne seraient-ils pas une réalisation si ce n’est la plus importante. Il ne faut pas se leurrer, les centaines de ces derniers qui sortent aguerris des centres de formation sont la preuve irréfutable des réalisations de la Chine.

L’évidence est de mise pour l’Empire du milieu : sans une formation adaptée, l’homme reste une simple brute, une perte pour la société. La formation est indispensable. Plus qu’une vitrine du soft power à la chinoise, la formation des élites de demain est la plus grande réalisation si ce n’est le plus grand cadeau que la Chine pouvait faire au Bénin. Quoiqu’on dise, la coopération sino-béninoise se porte à merveille. La Chine s’est réveillée depuis longtemps. Et le monde n’a pas fini de trembler. Aux Béninois de conserver ce présent.

                                                                                                                                      Dios-Milckel CHACHA

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici