Bénin : Éric Houndété à la peine, Paul Hounkpè en liberté

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Éric Houndété Paul Hounkpè
Crédit Photo : L'investigateur

Bien qu’elle ait suscité un grand élan d’espoir, la nomination de Éric Houndété à la tête de l’opposition politique peine à convaincre. Les manifestations de liesse terminées et l’euphorie envolée, les électeurs Béninois ont brutalement renoué avec une routine politique à laquelle Paul Hounkpè les a habitués.

En dépit d’efforts soutenus et d’une bonhomie bien étudiée, Éric Houndété peine à imposer sa marque. Au sein l’opposition, trop de voix discordantes tirent à hue et à dia, alors que les États-majors de la mouvance se réveillent, se réorganisent, se fortifient et, parfois, se gargarisent de leurs adversaires politiques.

Que le nouveau chef de l’opposition milite plus pour les intérêts de son parti est sans doute moins un défaut qu’une qualité, mais une seule hirondelle ne fait pas le printemps. Houndété était davantage connu pour sa connaissance de l’arène, son charisme politique, ses prises de position tranchées que pour son inaction politique. Il avait tout d’un mec bien plus sain et compétent que Paul Hounkpè. Le nouveau chef de l’opposition béninoise ne correspondrait donc pas à l’image qu’il renvoie ?

Houndété rame un peu, et voici que son prédécesseur se balade dans les locaux du parlement avec les siens pour parler des préoccupations qui ne concernent que leur formation politique : la FCBE. Revenu au-devant de la scène après avoir occupé sans éprouver le poste de chef de file de l’opposition, le Cauri Hounkpè se complait dans une position du « wait and see ». Être secrétaire général national de la FCBE suffit à son bonheur, le reste relève de la simple loyauté politique envers ses électeurs.

A moins de quatre ans des tractations, l’horizon paraît flou. Du MPL aux Démocrates, le dilemme reste le même qu’avant 2023 : soit poursuivre la guerre à outrance, soit s’entendre avec les autres partis de l’opposition, pour définir les conditions d’une renaissance de l’opposition. Or, Éric Houndété se révèle aussi impuissant que Paul Hounkpè il y a quelques mois.

Il parle peu, dénonce parfois, mais n’agit jamais. Il n’en a peut-être pas le pouvoir, mais il ne consulte pas non plus. Hounkpè, lui qui sait, par expérience personnelle, que ces choses-là peuvent arriver pourrait conseiller. Rien ne vaut l’expérience. Houndété, à défaut de surprendre là où Hounkpè a échoué, pourrait quand même montrer qu’il essaie d’y réussir.  L’échéance de 2026 n’en sera que joyeuse.

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